« Dans le cadre d’une problématique liée à la qualité de l’eau, nous mettons au service de la Ville de Lyon notre expertise du fonctionnement des milieux aquatiques, et plus spécifiquement dans le domaine des cyanobactéries. C’est un sujet très intéressant car cela permet à nos équipes de chercheurs de mettre en application, très concrètement, nos résultats et de permettre aux services de la Ville de prendre les bonnes décisions en matière de prévention des risques sanitaires. Ce projet est pour nos équipes de chercheurs très engageant et responsabilisant », Joël ROBIN – consultant en analyse du fonctionnement des milieux aquatiques Isara Conseil et enseignant-chercheur à l’Isara.
Joël ROBIN, enseignant-chercheur à l’Isara est spécialiste du fonctionnement des milieux aquatiques. Enseignant pour moitié de son temps, il est responsable à l’Isara de l’Unité d’Enseignement Biologie des Organismes Animaux, d’une opération de mise en situation professionnelle des étudiants auprès des entreprises (MAESTRO) et d’un module spécialisé en « Eau et environnement ». Chercheur sur l’autre moitié de son temps, il mène des programmes de recherche sur la gestion durable de la ressource en eau. Toutes ses compétences sont mises au service de projets d’accompagnement conseil et formation professionnelle pour Isara Conseil.
Pourquoi ces recherches sur les milieux aquatiques ?
Il existe de nombreux dysfonctionnements dans les milieux aquatiques liés à la pollution, à une richesse excessive en nitrates et phosphates qui perturbent la biodiversité et nuisent à la qualité des produits aquatiques. L’Isara avec son département d’excellence en agroécologie et systèmes alimentaires durables réalise des travaux de recherche sur différentes thématiques innovantes, dont l’objectif est de maintenir une qualité de l’eau adaptée à des usages variables, tels que la production d’eau destinée à la consommation humaine, l’eau de baignade ou l’eau destinée aux productions aquacoles.
Au niveau des productions aquatiques, les programmes de recherche actuels prennent la forme de démarches de co-conception avec les pisciculteurs pour adapter leurs pratiques et créer des modes de gestion qui permettent de mieux concilier gestion de la qualité de l’eau, production piscicole et conservation de la biodiversité. Ces milieux aquatiques contiennent en effet une biodiversité remarquable : végétaux, amphibiens, oiseaux, insectes…, qu’il convient de préserver.
Accompagnement d’une demande de prévention des « cyanobactéries » de la Ville de Lyon
C’est une thématique assez historique dans l’équipe, car j’ai étudié le développement des cyanobactéries dans les petits plans d’eau pendant ma thèse à la fin des années 90. Dans ce cadre, avec l’équipe de chercheurs, nous avons développé une méthodologie projet spécifique aux études des milieux particuliers avec une approche « cyanobactéries ». Grâce à ces compétences, nous accompagnons aujourd’hui la Ville de Lyon sur la prévention des risques sanitaires et environnementaux des cyanobactéries dans les plans d’eau d’agrément.
Fonctionnement de la cyanobactérie ?
Les cyanobactéries sont des organismes unicellulaires ou pluricellulaires qui vivent dans les milieux aquatiques. Leur spécificité est d’être à la fois mi algue et mi bactérie et leur capacité à proliférer les rendent gênantes, voire nuisibles. En se développant, elles forment une couche à la surface de l’eau et captent ainsi toute la lumière. Cela empêche alors les autres organismes vivants à photo-synthétiser. Les cyanobactéries produisent aussi des toxines intracellulaires : nous connaissons des toxines dermato-toxiques (qui causent des démangeaisons), hépatotoxiques (accumulation dans le foie), temporairement amnésiantes ou encore paralysantes, mais c’est surtout lorsqu’elles sont neurotoxiques, qu’elles sont les plus dangereuses car elles empêchent la transmission de l’influx nerveux. L’exposition à ces neurotoxines concerne principalement les animaux de compagnie lorsqu’ils boivent l’eau des rivières et ingurgitent en même temps des bouts de biofilms présents sur les cailloux : le risque sanitaire est réel, car une dose suffisante de neurotoxine tue par exemple un chien en quelques dizaines de minutes…. À l’avenir, il se peut que le changement climatique amène ces cyanobactéries à se développer et à proliférer avec donc davantage de risques associés.
Le projet ? Pourquoi cette demande de la Ville de Lyon ?
Nous travaillons régulièrement avec la Ville de Lyon et nous avons déjà fait quelques études sur les petits plans d’eau. Notre travail de recherche sur les cyanobactéries porte sur les plans d’eau d’agrément de la Confluence et du Parc de la Tête d’Or, lieux où il est possible pour le public et les animaux de compagnie d’avoir un contact avec l’eau. Ces sites ont également été sélectionnés sur la base des données de surveillance des cyanobactéries et de la qualité de l’eau réalisée par la Direction de l’Ecologie Urbaine de la Ville de Lyon. En approfondissant cette surveillance de la qualité de l’eau, nous renforçons la prévention des risques sanitaires et évaluons la dangerosité. Nous travaillons en tenant compte des directives de la direction générale de la santé (DGS). En fonction des résultats des analyses que nous fournirons, ce partenariat avec la Ville et l’Agence Régionale de Santé (ARS) pourra définir un plan de prévention des risques (PPR) local.
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